Citation
Thierry Prungnaud, 64 ans, est né à Poitiers. Il a quitté l'école à 14 ans après avoir fréquenté les écoles Sainte-Anne, Saint-Louis, Camille-Guérin ou Touffenet. Titulaire d'un CAP mécanique, il a travaillé chez Renault, à Vivonne, avant de suivre son service militaire au 57 RI à Souge. Après avoir rejoint le premier régiment présidentiel à la Garde républicaine, il a intégré le GIGN en 1980 qu'il a quitté en 1998. Mais le GIGN reste à jamais ancré dans l'histoire familiale: son filleul, Philippe B., était dans la colonne d'assaut du GIGN contre les frères Saïd et Chérif Kouachi retranchés dans l'imprimerie de Dammartin-en-Goële (Seine-et-Marne), le 9 janvier 2015!
Le plus gros fait d'armes de Thierry Prungnaud reste l'assaut contre les terroristes du GIA, en 1994 (1) qu'il a payé au prix fort: 7 balles de kalachnikov reçues dans le corps et une grenade explosée dans le dos. Il vit aujourd'hui encore avec des dizaines d'éclats dans le corps et une balle toujours logée dans l'épaule. Le militaire a passé près d'un an à l'hôpital avant d'opter pour une retraite anticipée à l'âge de 42 ans. Avec des regrets toujours pas digérés: il n'a pas obtenu le grade de major, ni celui d'officier de la Légion d'honneur... « Sous prétexte que je n'ai pas cinq faits d'armes! Je pense que je suis marqué à l'encre rouge par la Grande muette parce que j'ai dit des vérités qui dérangent. » Ses déclarations sur la responsabilité de l'État français (2) dans le génocide au Rwanda (estimant que la France s'était rangée au côté du régime Hutu, y compris pendant l'opération Turquoise), expliquent sans doute cela. En 1992, il avait formé le Groupe d'intervention et de sécurité de la garde présidentielle (GISGP) au Rwanda, calqué sur le GIGN français, avant de découvrir ses homologues africains transformés en escadrons de la mort.
(1) Thierry Prungnaud a été incarné par Vincent Elbaz dans le film « L'Assaut » (Julien Leclercq, 2011).
(2) Il a co-écrit le livre « Silence Turquoise », avec Laure de Vulpian, 2012. Éditions Don Quichotte.
