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La destruction du centre culturel français à Kigali a marqué durablement les esprits.
À Kigali, le centre culturel français était un lieu central d’exposition, de concert et d’apprentissage du français. C’est sans doute le seul centre culturel français au monde à avoir été détruit à la pelleteuse par des autorités locales. Il aura fait les frais des tensions entre la France et le Rwanda. Lorsque François Hollande désigne l’ambassadeur de France pour le représenter aux cérémonies du vingtième anniversaire du génocide des Tutsis en 1994, Michel Flesch est déclaré persona non grata par les Rwandais.
Dans la foulée, le centre culturel dut fermer, la municipalité l’ayant exproprié du terrain qu’il occupait, officiellement en raison du non-respect du plan d’urbanisme. « Les autorités estiment que nous n’avons pas valorisé le terrain conformément au plan d’urbanisme », expliquait alors l’ambassadeur de France. « Faute de locaux, les activités du centre culturel restent suspendues jusqu’à ce que l’on ait trouvé une solution de relogement. »
Chaque année, 500 candidats pour le diplôme d’études en langue française
Cinq années plus tard, les relations se sont apaisées. Le centre culturel français s’est converti en un French Corner (coin français) dans la superbe Kigali Public Library (la bibliothèque publique de Kigali) peuplée d’étudiants studieux.
Le discret coin français a récupéré 4 000 livres avant le passage des pelleteuses. Mais, ce qui attire surtout les Rwandais sur cette mezzanine feutrée, ce sont les inscriptions, pour leurs enfants scolarisés dans les écoles internationales, au Delf, le diplôme d’études en langue française.
Chaque année, 500 candidats passent le Delf prim, destinés aux enfants de 7 à 12 ans. Selon le Rwandais Jean Paul, du French Corner, « les parents paient l’examen pour s’assurer que l’école privée qu’ils offrent à leurs enfants est efficace pour l’apprentissage de leur deuxième langue internationale après l’anglais ».