Je suis arrivé un peu par hasard aux renseignements. J'étais officier de marine, mais à la suite d'un accident de tir, je suis devenu inapte au service à la mer. J'ai réussi tout de même à naviguer de 1981 à 1984. Je suis rentré en 1984, j'ai été sollicité par la DGSE et j'ai accepté, par curiosité. Je ne savais pas comment c'était organisé, mais je trouvais cela plus dynamique qu'une affectation en état-major. Je me suis [alors] occupé de la contre-ingérence et de la contre-subversion. J'ai fait du contre-espionnage, j'ai été détaché deux ans à l'ENA, puis je suis revenu pour m'occuper du bureau recherche au sein de l'Etat-major. En 2000, je suis devenu chef du service technique d'appui, dans lequel il y avait plusieurs départements : un sur l'acquisition de moyens techniques, l'autre d'analyse des scènes satellitaires, etc. C'est nous qui avons déclaré qu'il n'y avait pas d'armes de destruction massive en Irak en 2003. J'étais aussi chargé du département des techniques spéciales, chargé de créer les gadgets. J'étais en quelque sorte le Mister Q de James Bond. Je suis devenu juge à la Cour des comptes en 2003, puis j'ai pris ma retraite en 2009. J'ai écrit un livre qui m'a valu beaucoup d'ennuis, puisque j'ai été condamné à 5 000 € d'amende et deux mois de prison avec sursis, et j'ai été exclu de l'ordre du Mérite par décret, le 3 mai, pour m'empêcher de parler. Mais je n'écris plus aujourd'hui…
25 ans dans les services secretslui a valu pas mal de problèmes avec l'administration française. Pierre Siramy y raconte la disparition de certaines archives de la DGSE, la tentative de corruption d'un ambassadeur français par le FBI, etc. En 2015, il a été condamné pour avoir divulgué des secrets.
fgtquery v.1.9, 9 février 2024