Fiche du document numéro 2415

Num
2415
Date
Mardi 10 février 1998
Amj
Auteur
Fichier
Taille
87087
Pages
2
Sur titre
République démocratique du Congo
Titre
La conspiration mobutiste dispose ses batteries
Nom cité
Nom cité
Nom cité
Nom cité
Source
Type
Article de journal
Langue
FR
Citation
LES rumeurs de complot mobutiste contre l'actuel gouvernement de la
République démocratique du Congo sont aussi anciennes que la formation
de ce dernier (mai 1997). Elles s'intensifient sérieusement ces derniers
jours dans les capitales africaines mais aussi européennes. Surtout à
Bruxelles, où des informations circulent, même si elles restent au
conditionnel pour l'instant, sur un projet de déstabilisation de la RDC.
Au niveau africain, l'alliance entre les FAZ (soldats et officiers de
l'ex-armée mobutiste), les FAR et interahamwe (militaires et miliciens
de l'ancienne dictature rwandaise) ainsi que les groupes armés formés
par les mouvements terroristes burundais (CNDD et Palipehutu,
notamment), sans doute aussi des Angolais de l'UNITA, est maintenant
consommée. Les violences qui endeuillent le Kivu (est de la RDC) et
plusieurs régions du Rwanda et du Burundi en apportent une lugubre
confirmation.

Les sources d'armement ne manquent pas. Les stocks des anciens pays
d'Europe de l'Est, et d'abord la Russie, continuent d'alimenter nombre
de trafics à travers le monde. Des approvisionnements continueraient
aussi de parvenir de pays tels le Koweit et le Qatar, via le Soudan.
Enfin, l'argent abonde, les dignitaires mobutistes, à commencer par les
proches parents du défunt maréchal-président, soutenant le mouvement.
Ils auraient, par exemple, constitué un trésor de guerre à partir des
réserves d'or cachées par Mobutu en Gambie.

Au niveau européen, l'une des clés de voûte de cette conspiration
internationale serait le groupe RCD (Rassemblement des Congolais pour la
démocratie), créé en Allemagne par une vingtaine de dignitaires
mobutistes dès la chute de la dictature.

Se présentant en Europe comme un mouvement strictement politique, il
coordonnerait depuis là des bases militaires clandestines situées en
République centrafricaine, au Congo-Brazzaville, au Togo, au Tchad, en
Angola (partie du pays contrôlée par l'UNITA), et dans certaines zones
de la RDC (Equateur, région d'origine du clan Mobutu, et Kivu).
D'après le quotidien belge le Soir, un certain colonel Boluka
dirigerait les groupes armés se trouvant au Congo-Brazzaville. Le
colonel Dondo ceux de la Centrafrique. Le colonel Mbuza-Mabe serait à
l'intérieur de la RDC.

Le groupe aurait tenté de recruter des mercenaires en Afrique du Sud.
Echec de l'opération dite Elephant noir lorsque le gouvernement de
Mandela fit interpeller, le 16 décembre dernier, les généraux Baramoto
et Nzimbi, ainsi que l'amiral Mavua.

Enfin le même journal révèle que Kongolo Mobutu se rend régulièrement en
Allemagne, en France et en Belgique. Dans ce dernier pays, il résiderait
sous un faux nom à l'hôtel Conrad à Bruxelles. Une tradition ancienne
des réseaux du fils Mobutu : en 1994, déjà, une série de perquisitions
avaient été lancées à l'hôtel New Continental (à Ixelles), considéré
comme le siège de la Zaïran connection, spécialisée alors dans le
proxénétisme à l'échelle internationale.
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