Fiche du document numéro 23460

Num
23460
Date
Mercredi 10 octobre 2007
Amj
Auteur
Fichier
Taille
113045
Pages
2
Sur titre
Bourgi, en Françafrique
Titre
Bourgi, Mobutu et Terminator
Sous titre
Deuxième épisode des aventures épistolaire de l’intermédiaire Robert Bourgi, en Françafrique
Nom cité
Source
Type
Article de journal
Langue
FR
Citation
Vétéran de la Françafrique, l’intermédiaire Robert Bourgi agite encore
le marigot. Après ses petites lettres au président gabonais Omar Bongo
la semaine dernière, Bakchich déterre ses missives adressées à
l’entourage de feu le Maréchal Mobutu, président du Zaïre. Où l’on
découvre deux qualités essentielles de cet homme de l’ombre : franchise
et clairvoyance.

De passage à Abidjan ces derniers jours, chez le président Gbagbo,
l’ami Robert Bourgi n’aura pas la chance de croiser son vieux copain
Honoré Ngbanda Nzambo. Le bon Honoré a en effet quitté la capitale
ivoirienne et son poste de conseiller militaire du chef de l’État pour
rentrer au pays, le Congo Kinshasa. Dommage, cela aurait été l’occasion
de se rappeler leur glorieuse collaboration passée. C’était au Zaïre
(désormais RDC), du temps du Maréchal Mobutu Sese Seko. Du temps où
ministre de la Défense, puis patron des services secrets du
président-maréchal, le gentil Honoré reçut le doux surnom de
« Terminator ». Sûrement du aux attentions particulières qu’il prodigua
aux opposants zaïrois.

Heureusement Bakchich a déterré une vieille correspondance entre les
deux vieux copains, datée du 17 juin 1994, qui leur rappellera de bons
souvenirs (voir document-ci contre). Poussé au multipartisme et à
l’ouverture « démocratique », l’ami Mobutu n’est pas plus embêté que
ça. « Le vieux » nomme Léon Kengo, décision dont se félicite bien
évidemment Bourgi, fort bonne pâte. « La désignation de L. Kengo va lui
permettre maintenant de se consacrer essentiellement à faire briller de
nouveau de mille feux le nom du Zaïre sur la scène internationale »,
décrit, pas servile pour un sou, l’ami Robert. Tout en précisant « je
parle bien sûr du Maréchal »…

Et le même Bourgi, toujours franc du collier de se féliciter du sommet
de l’Organisation de l’Union Africaine (OUA) à Tunis en 1994, auprès de
son ami « Terminator ». « Je tenais à te dire combien j’ai apprécié
notre séjour commun à Tunis, le contenu et les résultats fraternels de
notre collaboration loyale et fraternelle, enfin et surtout le rôle
essentiel tenu par le Maréchal lors de ce sommet » (sic).

Et le bon Libanais, après avoir exhibé ses contacts à la Maison-Blanche
et avec Bill Clinton, de conclure avec clairvoyance. « Crois moi mon
cher Honoré, mon ami fraternel dévoué, nous sommes, grâce à Dieu,
arrivés au bout de nos peines ». Sauf que…. Peu après sa nomination,
Kengo vire une grande partie de la communauté libanaise du Zaïre. La
guerre civile renverse un Mobutu « liquide » en 1996 et le vieux casse
sa pipe en 1997, la même année que Jacques Foccart, l’architecte
gaulliste de la Françafrique. Tout un symbole. Un visionnaire le
Robert !

Ci-dessous le fac-similé de la doucereuse, courageuse et ô combien
clairvoyante lettre du 17 juin 1994 adressée par Robert Bourgi, avocat
au barreau de Paris, à son « cher Honoré » Nbganda, « conseil spécial »
du président Mobutu, explicité ci-contre. À noter un mystérieux petit
Post Scriptum : « merci pour ton geste à Tunis ». Geste sans aucun
doute désintéressé…
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