Citation
Tribunal penal international pour le Rwanda
Nom de(s) enqu&teur(s): Allagouma Adamou et Grir Bing
.
Noms des autres penonnes prbentes :
Nom de famille : TWAGRAMUNGU
Prenom: Faustin
Sumom:
)
-
2)
Datr de naissance :
3)
Religion : catholique
4)
Nationalite : wandaise
5)
Origine ethnique : hutu
6)
Occupation :
7)
'
En avril 1994 : Premier m i ~ s t r e
Actuelle:
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.
Tel. :
Adresse
Lieu de naissance
i
S e x e : masculin
14 aofit 1945
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hlll~~hkhlja
Cellule : N @ w g Secteur : Kiranlra
Commune : Gishoma
'
Prefecture : Cyangugu
-
Actuelle : 164, bd Edmond
avril1994
Machtens, Apt. 5GIB. Bruxelles, Belyique
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~&le:
Secteur :
Commune :
Prefecture :
Tel.
Cellule : Biryogo
Secteur : Kiyovu
Commune : Nyarugenge
Prefecture : PVK
.. .
... Page 1
.
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Nom drs parents
Mere: NYRAHIZUMWAMI Anizi
Pere: GISHUMGU Jean
tat civil : man6 ,:
Nom de l'epouse : TAIGGAMaria Assumpta
Nombre d'enfants : quatre
9)
10)
'
Langues parlees et comprises : kinyarwanda, francais, swahili et anglais
kinyanvanda, francais, swahili et anglais
II)
Langues ecrites et lues :
12)
Residence exterieure au Rwanda dam le passe :
Periode et date :
Lieu: Belgique
Raison: personnelle
Remarques:
I
14)
Membre d'hne association sociale ou d'un parti politique :
Nom: Mouvement D6mocratique Ripublicain (MDR)
Foncrion: president
Periode: depuis sa creation
Remarques:
Nom et adresse d'un ami, d'un parent ou d'une relation
Nam : KAYIBANDA Hildebrand
Adresse : re1 (00 32) I0 415 312 - (00 32) 477 28 9071
Relation:
. ..
Je vais vous parler essentiellement du contexte politique de la période qui a
précédé les evenements d'avril 1994 au Rwanda. Feu de temps aprks la
conference de la Baule, le 5 juillet 1990, date de I'anniversaire du coup d'etat qui
I'a amene au pouvoir, le PrQident Juvenal HABIYARMANA a prononce un
discours impoAani 11 avait cette occasion, promis un changement politique : le
multipartisme. En juin 1991, le gouvernement autorisait la creation du
ivlouvernent Dkmocratique Republicain (MDR). Au m h e moment d'autres
partis ont ete crkes, notamment le parti liberal (PL) avec MUGENZI et le Parti
social dimocratique (PSD) d e GATABAZI. En 1992, un gouvernement
transitoire a ete mis en place avec comme Premier ministre, un membre de mon
parti. Ce gouvernement a entame des negociations avec le Front Patriotique
Rwandais (FPR) pour la paix. En effet, le 1" octobre 1990, le FPR avait attaque le
Rwanda. Le President Habiyarimana avait cru pouvoir gagner la guerre, c'est une
des raisons pour lesquelles il avait accept6 d'instaurer le pluralisme politique. En
1992, l'opposition et notamment mon parti, a demande au FPR de deposer les
mes et de se joindre a nous, mais le general Paul KAGAME a choisi d'attaquer
e Rwanda alors que les negociations d7Arusha avaient ete entamees. Les accords
dlArusha etaient negociks par un gouvernement dont le Premier ministre et le
ministre des Affaires etrangkres etaient membres de mon parti. 11s en etaient les
principaux artisans. Malheureusernent certains points importants ont ete negocies
et des concessions faites sans que le President de la Republique y ait ete associe.
Du reste, moi-meme, qui etais le president du MDR, je n'y avais pas ete consulte.
J'ai personnellement, avec les autres partis politiques, demande au Premier
ministre d'etre associe au deroulement des negotiations. Malheureusement, la
replique du Premier ministre a cette demarche etait tout simplement de nous
c h a s e r de son bureau. A rnon avis, c'est la ott resident les racines les plus
profondes de la crise politique qui a secoue le Rwanda avant les ivenements de
1994 et qui a engendrk ces evenements. HABYARIMANA se voyait dija sans
pouvoir itant donne que trop de concessions se faisaient au profit du FPR, au
joint d i laisser ehtendre qu'on etait en train de lui vendre le .pays.
Des positions
.
.xtrirnistes ont alors commence a se manifester i I'encontre des accords
d9Arusha. Ces positions se sont traduites notamment par une mobilisation des
jeunes (crkation de la milice (( Interahamwe v ) et par le lancement de slogans et
de chansons hostiles au FPR. Le President HABYARIMANA, avait hi-m&ne
fini par qualifier, les accords d'Arusha, en octobre ou novembre 1992 de
(( chiffons de papier n. I1 faut comprendre par cette expression que puisqu'il n'a
-
-
2
Signature(s) de (s) inte~ieweurs(s)
--
3as &ti pleinement associe a ces accords de paix, ils sont vou6s demeurer un
. . document ~ n s g m f i m i ......................................................................
.
noter que le gouvemement de transition qui est reste en place 12
jamais departi de I'opposition. I1 avait notamment pour but
inistration publique, de preparer des elections transparentes et
mouvement de democratisation naissante. Toutefois, des
staient au sein de ce gouvernement. En outre, a partir de cette
periode, le MRND a commence a nous combattre, parce qu'il avait la conviction
. meetings
que notre objectif essentiel consistait a eliminer H A Y A R ~ A N ANos
etaient interdits, nos militants 6taient revrimes et des massacres ont eu lieu dans
plusieurs regions dont Gisenyi et le Bugesera. L'enjeu etait le, pouvoir, la
question ethnique n'etait pas encore posee. L'enjeu consistait a decider qui du
MRND ou de I'opposition allait s'emparer du pouvoir. Le MRND a rkagi aussi
dans le sens de diviser les partis en vue de les affaiblir, d'o" la creation des
tendances (( power )) au sein de chaque parti d'opppsition. ...........................
4 la m6me periode, deux evenements ont contribue a la deterioration de la
,hation. Le premier 6vinem.ent intervint en fevrier 1993, il s'agit de l'attaque du
Rwanda par le FPR en vue de prendre le pouvoir par les a m e s . Le FPR est
parvenu effectivement a prendre Buyumba. A la suite de cette attaque, environ un
million de Hutu s'etaient agglutines aux alentours de Kigali. Ils etaient dans un
etat lamentable d'indigence et dans des conditions de sante trks precaires. Lors de
son attaque le FPR a tue, il a fait des ravages. Le second ivenement etait
l'assassinat en octobre 1993 du President bumndais Melchior NDADAYE. 11
s'agissait du premier Hutu qui accede au pouvoir au Burundi par voie d'elections
democratiques. Les Hutu du Rwanda avaient pris peur et avaient consider6 en
mkditant ce precedant que les Tutsi ne pouvaient pas etre sinceres. Le MRND a
riagi en disant (( voyez ce qui se passe au Burundi, on ne peut pas faire confiance
aux Tusti. Nous devons arreter les negotiations et reprendre la guerre D. Il faut se
rappeler que cela se passait a p r b le 4 aoGt 1993, date de la signature des accords
4'Arusha. En vertu de ces accords, un gouvernement transitoire a base dargie
.-:wait 6tre installe 37 jours apres sa signature. Mais cela n'a pas pu se
concretiser. Le parti MRND s9utenait que meme la communaute internationale
n'a pas respecte les engagements qu'elle a pris en vertu des accords d'Arusha,
pourquoi h i devrait-il le faire? Les accords stipulaient egalement que le FPR
allait installer ses forces au siege du Conseil National de Developpernent (CND),
siege du parlement nvandais. Cette clause fut ressentie comme une defaite
Date- / / 3 / 4 / Z m
S~gnaturedu t6motn
4
S~gnature(s)de (s)intervieweurs(s)
. ,
;.hurniliante. En outre, une fois ins= 5 au CND le FPR I'a utilise cornme trernplin
pour infiltrer ses 6l6menis dzzs Ie pays. Sous prktexte qu'il amenait du bois de
Buyurnba, ils apportaient des hornmes et cela se kisait semble-t-il de connivence
( MINUAR). ...................
avec la Mission des.Nations Unies pour le
le r61e que ce pays a joue dans
En ce qui concernela collaboration avec
la pripxation du gknocide a eti generalernent &agere. Le Rwanda avait signe
avec la France un accord de cooperation rnilitaike. Quand le FPR a attaqui, le
Rwanda, en tant que pays souverain, avait demand6 la rnise en application de cet
accord. Quant a I'opkration turquoise elle a eu lieu en pleine guerre, alors que le
oeneral KAGAME disait qu'il ne voulait de la presence d'aucun ktranger a
D
,Kigali. L'operation turquoise a ete decidee par les Nations unies, et non
,unilatiralement par la France. .. .&.wg,i&i:ik. .....................................
p u r ce qui est de la preparationVdu genocide, il y a eu lei entrainements de
miliciens G Interahamwe D, la creation de media de la haine comme le journal
Kangura et la Radio Tilevision Libre des Mille Collines (RTLM), qui a ete crke
- w r contrecarrer la radio Muhabura. Cependant, en 1994 on a fait que tirer sur la
-dchette, je n e pense pas qu'il y ait eu une veritable planification. Le genocide
nvandais n'est pas assimilable au genocide des juifs, il ne me semble pas
, , . ,
longuement premed~te........................... :.........................................
Par aiileurs avant le genocide, le gouvernement fonctionnait avec une minorite,
les ministres du MRND avaient boycotte le Conseil des ministres. Comme le
constatait le Colonel BAGOSOARA, le Premier ministre ULNINGIYIMANA
Agathe n'a jarnais rkussi a reunir tous les membres du gouvemement. En
revanche, face a la faiblesse du pouvoir politique: il y avait les militaires et les
autorites adrninistratives locales (prkfets et bourgmestres) domines par le MRND.
Apres I'attaque du FPR en 1993, les extremistes du MRND ont soutenu qu'il
fallait agir immediatement. Certes des listes de personnes a elirniner ont existi,
mais je ne suis pas sfir qu'elies avaient ete etablies avant 1994. Si cela avait ete le
cas, j'aurais ceminement fini par le savoir. J'insiste egalement sur le fait, qu'il
- ' Y a pa$ seulement des Tutsi qui ont it6 tues beaucoup de Hutu I'ont aussi ete. ..
2 6 avril 1994, j'ai entendu, ,le bruit de la chute de l'avion du President
HABYARIMANA, mais je n'y,ai pas accord6 beaucoup d'attention, parce qu'a
I'epoque, on entendait souvent des detonations d'armes. C'est seulement vers 11
h du soir que j'ai eu connaissance de la nouvelle. C'est le Premier ministre qui
m'avait appele pour me l'apprendre. J'ai imrnediatement appele M. BOOH
BOOH, responsable de la MTNUAR, qui m'a confirm6 ['accident. TI m'a dit par la
Date: A 5 / l r / &&
5
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n
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Signature(s) de (s) intervieweun(s)
3
..
-'.inEme occasion que le Coionei BAGOSORA ne reconnaissd p s : --..torite du
.Premier ministre ULIYNGIYIMANA. Quant a moi je pensais que n - h e si le
President est mort, le Rwanda devrait continuer
vivre, j'ai appe!; Agathe
UL1YNGIYIMAN.A pour lui demander de prkparer une deciaration a la Nation
et de penser aux fulierailles. Elle a saki le G6nhal Dallaire, chef des forces de la
M M A R , pour qu'une escorte lui soit assuree a cet effet. Elle m'a rappel6 pour
me dire qu'elle allait passer sur les antennes de radio Rwanda le 7 a v d a 5 h du
matin. Entre temps, il y a eu constamment des tirs tres nourris. I'ai tilephone au
General NDINDILIYMANA, le chef d'Etat major genkral de la g ~ d a r m e r i esans
pouvoir le toucher. J'ai egalement appelk le coordinateur de la MINUAR qui m'a
dit que les tirs allaient cesser.. En fait les tirs n'ont jamais cesse jusqu'a la fin du
mois de juillet 1494. Aux alentours de 7 h 30, le Premier ministre m'a tiliphone.
Elle m'a dit que plusieurs rnembres de son gouvemement ont it6 tues, elle me
conseillait de prendre mes precautions. Les soldats de la MINUAR, originaires du
Bengladesh, affect& a la garde de mon domicile, se sont pricipites chez moi ; ils
'ont appris qu'ils n'avaient plus le droit de me proteger. Je me suis alors rendu
~ , l e zun voisin'amkricain. ~ e l i i - c ayant
i
pris peur, rn'a pri6 de quitter sa maison.
I1 m'a, toutefois autorisk d'appeler I'ambassadeur des USA qui hi a ordonne de
me garder avec lui, jusqu'a ce qu'on vienne 'me chercher. J'ai it6 cachk dans un
debarras. Aprks d'interminables moments d'attente, ils sont Venus me chercher
dans un vehicule blind6 d e la MINUAR. J'ai et6 conduit au sikge de la
MTNUAR, ou je suis rest6 jusqu'au 19 ou 20 avril 1994, le jour ou je fus conduit
, .
a h a ~ r o b i ......................................................................................
Alors que j'etais a la W A R , j'ai entendu les appels au meurtre sur les
antennes d e la RTLM a l'aide d'un poste radio emprunte a un sknkgalais.
Souvent le nom de la personne i tuer etait cite. J'ai ainsi entendu la voix de%.
MUREGO Donat et celle de SEBATWARE Andre, successivement ancien
ministre du gouvernement KAYlBANDA et prefet de Kigali rural sous le regime
KABYAFUMAN.4, il y avait aussi les journalistes SEBERA et BEREMIKI
, .
dene.'. .......... ..........................................................,.............
Avant le crash de son avion HABYANMANA ne s'opposait plus a la mise en
place du gouvernement transitoire a base ilargie. En effet, a p r b son depart pour
Arusha, son directeur de cabinet m'a appele pour me demander de me mettre en
rapport avec le Premier ministre en vue de la mise en place de ce gouvemement.
Je crois que le Prksident avait hi-meme fait une declaration dans ce sens a
Arusha. A mon avis, ce crash a 6ti I'ilement causal de genocide au Rwanda. Si la
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Date:
Signature du tbrnoin
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Signature(s) de (s) intervieweurs(s)
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r,.~ommunautiinternationale vect de la reconciliation au Rwanda, il faut que la
lumiere sur ce crash soit faite. La credibilite du T P R est a ce prix. ................
En ce qui concerne certaines personnalites politiques du gouvememe~tde
transition conduit par le Premier ministre KAMBANDA je pourrais vous citer les
quelques elements Suivants qui a mes yeux peuvent leur etre imputes ..............
En ce qui concerne BICAMUMPAKA Jer6me : son extremisme se traduisait
notamment par son refus des negotiations avec le FPR et par son opposition a
I'encontre de ma personne lorsque je disais les Tutsi sont nos frkres ainsi que par
S o n soutien de I'idee de la defense civile. Jir6me n'avait pas appricik le choix de
URTNZTRA au poste de ministre des Affaires etrangeres, dans le
du 17 avril 1992,' poste qu'il convoitait. I1 etait trks brillant et se
targuait d'Etre le fils d'un ancien ministre,%althazar, un des dignitaires du regime
KAYLBANDA. C'est son extrimisme qui lui a valu d'etre choisi dans le
gouvernement transitoire ; il etait par ailleurs un ami de KAMBANDA. ..........
NZIRORERA Joseph etait d'un extrimisme demesurk. I1 avait des ambitions
2ur le poste du President de la Republique. .............................................
..AREMERA 'Edouard a signk, comme ministre de I'intirieur, une circulaire
ardonnant la mise en place des instructions relatives i la defense civile. ............
F u r BIZIMUNGU Casimir, j e dirais q i e c'est un ambitieux double d'un
, .
extremiste.
- 1
..........................................
,
3 ,
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%
~ fait des discours dans ce sens. En
1993, invite au meeting du MRND, au stade de Nyamirambo, il disait de ceux qui
ne suivaient pas le MRND tr muzabona ishyano x ' e s t dire (r vous verrez la
catastroph'e D. ...............................................................................
NIYETEGEKA Eliizer--5tait un extrkmiste trks dangereux, il etait derriere les
massacres de Bissessero en 1994. I1 a fait rechercher, en vain, l'ambassadeur,
Jean Marie Vianney MBONIMPA afin qu'il soit t
w 5 . 7 ) .
NTAGERURA Andre itait un des hommes les plus forts du MRND a Cyangug ,
li est ma
d'origine ; il a kt6 I'un des principaux coordinateurs des
actions de son parti dans notre region. J'ai entendu dire qu'il se rendait B
Cyangugu par helicoptere oh i l a procedi a des distributions d'armes. .........
NTEZIRYAYO Alphonse a di; A la population tr-vous pouvez tuer les Tutsi, si
cela est un pzchi, il y a des pretres pour vous absoudre D. ..........................
WIRAMASHUKA Pauline : cette dame s'est tres ma1 comportie pendant le
genocide. Elle a tenu des propos tres durs a la radio. ..............................
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Date: ..13/&/ &C
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Signature(s1 de (s) intervieweurs(s)
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: < . N Z A B O = a N A Callixte s'est personnellement impliquk dans les massac1,es. ..
'RENZAHO Tharcisse eta
extremiste notoire. ....................................
tenir de certain. meurtres, de p e r s o n n a I i t i s 7
~ i -vais maintenant vo
s avant les evknements de 1994. GAP%@,
plitiqxes importantes,
goro a e t i tue en 1993. J'avais ete accuse a
pr.&ident du MDR po
e meurtre pour diviser mon parti. En rialite
l'epoqae .d'avoir corn
GAP%& etait un parent, il etait le beau-fiere de mon ipouse. Par ailleurs sa
%o* mrait bien pu presenter un interst aussi bien pour le MRND que pour le
FPR. En effet, il preconisait d'kcarter I'un comme I'autre. En ce qui concerne
ATABAZI, president du P@S,?iI fut ministre des transports, c'etait un
ersonnage qui aimait sa patrie ; il n'itait pas extremiste. 11 etait tres intelligent et
il aurait pu pretendre a la presidence de la Rkpublique. Je I'ai connu en 1990,
nous avons travaille ensemble au sein du comiti des forces pour la democratic et
le changement. Un dimanche de fkvrier 1994, nous avons tous les deux kchappks
un attentat ; le jour suivant, un lundi, nous et lei autres responsables des partis
'?pposition, nous nous &ions rkunis avec M. BOOH BOOH au cafe de I'H6tel
Mkridien. Nbus avons decide de faire pression sur le President
HABIYARIMANA, pour I'installation d u gouvernernent transitoire. A rnon
retour chez rnoi, un de mes amis m'a telephone pour me dire qu'il s'inquietait, car
il a entendu des coups de feu ; il pensait que c'etait moi qui itais vise. Peu apres,
il m'a rappele pour me dire que c'etait sur GATABAZI qu'on venait de tirer. Plus
tard j'ai appris qu'on avait empEch6 aux membres de la famille de la victimede le
+transporter a I'h6pital. Une conductrice de taxi ui a ete temoin du meurtre a ete
' elle-mime tuke. Comme pour le cas de GAP$Y
,j'ai & t ia c c u d par I'animateur
KANTANO de la radio RTLM d ' h e I'auteur de ce rneurtre. Le lendemain,
BUCYANA de la CDR etait a son tour tue a Butare. Tuer ce demier, c'etait
comme tuer le President H A B Y A W N A . Les militants de mon parti ont fait
les frais de cette mort ( 37 personnes nen que dans la ville de Kigali). I1 etait
%dent que cene serie de meurtres visait a declencher le genocide, car
JCYANA itait'le chef d'un des partis les plus extrimistes, alors que GATABZI
etait tres respecte dans le milieu de l'opposition. Je pense que ces meurtres etaient
I'ceuvre du FPR. En effet les agents de renseignement du FPR ktaient disskminis
partout dans le Rwanda. Un jour, le President HABIYARLMANA m'a inform6 du
fait que M. KARAKI KARENZI, dkleguk du FPR auprks du groupe
d'observateurs militaires (GOM), structure de I'OUA au Rwanda, etait le
responsable de ces agents de renseignement. .............................................
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8
Signature(s) de (s) intervieweurs(s)
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"3% ce qui conceme le mot cr Akazu H, c'est
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1
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6
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~ m n de
e mon invention. I1 signifie
la (( petite hutte D compos6e dans notre tradition de membfes de trois famiiles
nucleaires. Pour le President HABIYARIMAhfi, L'Akazu f t composee de luimsme, de ses beaux-frbres, de NZTkORERA et d'autres. I1 erait difficile, voire
impossible d7avoir:des preuves sur les agissements de I' kazu. (EN QUO1
ui
I
C NSISTENT CES AGISSEMENTS?) ............................................
C est tout ce don; j e me rappelle des ivenements qui se sont dhoul6s en avril
1994 dans mon pays ; s'il me revenait d'autres klements pouvant vous interesser,
je vous le ferais savoir. ...............................................................
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Signature(s) de (s) intewieweurs(s)
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ATTESTATION du TEMOM
KO129464 .
J'ai IU entiiriement la presente declaration. Elle est juste et complete au
mieux de ma connaissance et de mes souvenirs. Je l'ai faite volontairernent, sans
promesse ni menace. Je sais que ma declaration pourrzit h e uti!isee lors des
Je comprends egalement que tout faux ternoignage peut entrainer des
poursuites penales contre moi, devant ce mEme tribunal.
/ /
Date: /J3 L, &CU
Signaturemin
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Signature(s) de (s) intervieweurs(s)
i
I
i-