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Le président François Mitterrand est intervenu, « longuement », sur le
Rwanda, au cours du conseil des ministres, mercredi 22 juin, avant de
présider un conseil restreint consacré à ce dossier. La teneur des
propos du chef de l'Etat n'a pas été rendue publique, mais le
porte-parole du gouvernement, Nicolas Sarkozy, a indiqué qu'il n'y avait
aucune divergence au sein de l'exécutif français au sujet de
l'intervention française.
Mercredi après-midi, à l'Assemblée nationale, Alain Juppé, ministre des
affaires étrangères, a pourtant reconnu qu'il y avait « certaines
critiques et oppositions » à l'envoi de soldats français sur place, en
particulier de la part des organisations humanitaires. C'est aussi le
cas parmi les dirigeants politiques français. Les membres du RPR sont,
certes, nombreux à s'être rangés aux arguments du gouvernement. « On ne
peut qu'approuver cette opération strictement humanitaire (...) en
attendant l'arrivée des forces de l'ONU », a ainsi déclaré, jeudi 23
juin sur Europe 1, leur chef de file, Jacques Chirac. Le président de
l'UDF, Valéry Giscard d'Estaing, a précisé que la France ne devrait pas
« intervenir seule au Rwanda » et que cette « action internationale doit
comporter une participation africaine ».
Les députés socialistes semblaient, dans l'ensemble, prêts à approuver
l'engagement de la France, avec quelques réserves. Regrettant son
caractère « tardif », l'ancien ministre de l'action humanitaire, Bernard
Kouchner, a néanmoins souligné la « nécessité » de cette intervention.
En revanche, le PCF, par la voix d'André Lajoinie, s'est opposé
vigoureusement à « cette aventure [qui] ne saurait résoudre aucun
problème et ne pourrait qu'aggraver le sort tragique des populations
concernées ».
