Fiche du document numéro 14759

Num
14759
Date
Lundi 5 mai 1997
Amj
Auteur
Fichier
Taille
59147
Pages
2
Urlorg
Titre
L'espoir d'un renouveau pour l'Afrique
Source
Type
Article de journal
Langue
FR
Citation
Comme la crise zaïroise sonne le glas d'une certaine politique
africaine de la France, beaucoup de nos responsables politiques et de
nos commentateurs ont tendance à y voir un malheur pour l'Afrique. Mais
le contraire est sans doute vrai: le drame du Zaïre peut annoncer un
renouveau qui donnera au continent noir de meilleures chances d'être
autre chose qu'un continent maudit.

Le premier indice tient à l'émergence de l'Afrique du Sud. A l'époque
de l'apartheid, son influence restait faible malgré son poids
économique. Les chefs d'Etat africains l'avaient mise en quarantaine,
l'Europe la boudait et les Etats-Unis, où 30 millions de citoyens sont
noirs, étaient obligés de faire preuve d'hostilité.

Maintenant, l'Afrique du Sud jouit d'une véritable cote d'amour aux
Etats-Unis, des entreprises américaines s'y implantent et, surtout, les
entreprises sud-africaines se sentent suffisamment sûres d'elles-mêmes
pour étendre, désormais, leur emprise dans des pays voisins.

Nul doute qu'elles exerceront une forte attraction sur les compagnies
minières qui, actuellement, végètent au Zaïre, si bien qu'une fois la
paix revenue on peut supposer que les investissements afflueront. Un
autre indice tient à la reconversion d'anciens leaders révolutionnaires
devenus chefs d'Etat.

M. Kabila, qui mène la rébellion zaïroise, est proche d'eux. Il les a
connus à Dar es-Salaam, en Tanzanie, où les actuels présidents du
Burundi, de l'Erythrée, de l'Ouganda, du Rwanda et de la Tanzanie
fréquentaient l'université. Le chef de la guérilla du Sud-Soudan, le
fameux colonel John Garang, est également l'un de leurs condisciples.
Les hommes ont en commun d'avoir été maoïstes, puis d'avoir dirigé des
rébellions. Maintenant, la plupart d'entre eux sont au pouvoir. Ils ne
comptent plus sur la Chine et sur la Russie. Comme ils rejettent les
anciennes puissances coloniales, c'est plutôt vers les Etats-Unis
qu'ils ont tendance à se tourner.

La France connaît ainsi une sorte de purgatoire. Mais les rancoeurs
n'ont qu'un temps. Ce qui sera bon pour l'Afrique sera, tôt ou tard,
bon pour nous.
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fgtquery v.1.9, 9 février 2024