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MALGRE les milliers de réfugiés rwandais qui continuaient lundi de se presser à la frontière avec le Zaïre, la Mission des Nations unies pour l'assistance au Rwanda (MINUAR II), qui a pris le relais depuis dimanche soir de l'opération « Turquoise », se montre optimiste sur la situation dans le Sud-Ouest du Rwanda.
Le porte-parole de la MINUAR, le commandant Jean-Guy Plante, a déclaré que, en dépit de la tension qui régnait dans la zone dimanche, les casques bleus éthiopiens ont bien pris la relève des troupes françaises dans la région « difficile » de Cyangugu. « Je pense que nous avons bien accompli notre tâche et je suis très optimiste », a-t-il ajouté, tout en précisant que l'ONU suivait de près la situation et ne considérait pas que la partie était gagnée.
Le commandant Plante a aussi minimisé l'importance des mouvements de population décrits par les organisations humanitaires estimant qu'ils étaient beaucoup moins importants que ce que l'on craignait il y a quelques semaines. Les rapports des ONG font état de dizaines de milliers de Rwandais fuyant la « zone humanitaire sûre (ZHS) », enclave établie par la France au Rwanda. Le FPR, qui avait annoncé qu'il occuperait la ZHS aussitôt après le départ des Français, y a, semble-t-il, renoncé.
La ZHS est actuellement occupée par deux bataillons ghanéens et éthiopiens ainsi que par des compagnies malienne et sénégalaise, déjà présentes aux côtés des Français. Des troupes africaines supplémentaires du Malawi, de la Zambie et de la Tunisie y sont attendues. Répondant aux craintes exprimées quant à la déficience logistique des casques bleus, la MINUAR a indiqué que les Ghanéens étaient parfaitement équipés par les Etats-Unis. Les Ethiopiens, quant à eux, ne disposent que de 85% de leur équipement, mais seraient suffisamment armés pour accomplir leur mission.