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KIGALI, 14 juin, Reuter - Des milices hutues bloquent l'évacuation par
     l'Onu de centaines de civils tutsis bloqués dans les quartiers de
      Kigali aux mains du gouvernement, ont rapporté mardi des membres
                        d'organisations humanitaires.
     Ces milices, accusées d'avoir massacré plus de 500.000 Rwnadais,
  avaient autorisé lundi l'évacuation vers les lignes rebelles de quelque
   300 civils tutsis réfugiés dans les bâtiments de la Sainte Famille.
  Mais l'opération, qui avait repris après une suspension de dix jours, a
                          été interrompue mardi.
  La milice ne nous a pas donné l'autorisation
, a expliqué un membre du
      personnel humanitaire. Environ 2.500 Tutsis sont restés dans les
  bâtiments appartenant à l'église, sous la seule protection d'un cordon
                   de police acquis au gouvernement hutu.
    Il y a eu des divergences sur les listes de réfugiés autorisés à
               sortir de la Sainte-Famille
, a-t-il précisé.
    Lundi, la milice avait autorisé un convoi de réfugiés tutsis à se
 rendre à Kabuga, localité située à une vingtaine de kilomètres au nord
     de Kigali et tenue par les rebelles du Front patriotique du Rwanda
                                   (FPR).
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                         Négociations difficiles
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   Les pourparlers pour un cessez-le-feu ont repris mardi à 10h00 (08h00
   GMT) en présence du colonel Frank Mugambabe pour le FPR et du général
                    Marcel Gatsinzi pour le gouvernement.
    Mais les discussions semblent peu susceptibles d'aboutir à un arrêt
       rapide des combats qui ont débuté le 6 avril dernier, après
               l'assassinat du président Juvenal Habyarimana.
   Le FPR veut que cesse le massacre des Tutsis et que les milices hutues
    soient démantelées avant de conclure un cessez-le-feu avec l'armée
                    régulière, dominée par les Hutus.
     De leur côté, les forces gouvernementales exigent que les combats
   cessent avant d'ordonner aux milices d'arrêter leur chasse aux Tutsis.
  Après la chute de son bastion de Gitarama, le gouvernement s'est replié
   sur Gisenyi et ne semble guère avoir de contact avec les chefs de son
                              armée à Kigali.
 Fort des succès remportés sur le terrain, le général Paul Kagamé, chef
      militaire du FPR, a dit avoir le sentiment de se rapprocher d'une
         stratégie politique
 pour mettre fin à la guerre civile.
  Notre stratégie militaire vient en premier, mais nous sommes désormais
       plus proches d'une stratégie politique
, a-t-il confié à des
                              journalistes. /AP
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