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KIGALI, 13 juin, Reuter - Les rebelles du Front patriotique du Rwanda
(FPR) ont partiellement encerclé la ville de Gitarama après des
semaines de batailles acharnées contre les forces gouvernementales, a
déclaré dimanche un observateur militaire de la Mission des Nations
unies d'assistance au Rwanda (Minuar).
Les hommes du FPR ont progressé depuis l'Est vers Gitarama, ville
située à une quarantaine de km au sud-ouest de Kigali et qui tenait
lieu jusqu'il y a peu de siège au gouvernement provisoire.
L'observateur de la Minuar a déclaré que, selon ses informations, les
rebelles en contrôlaient les approches occidentales.
La plupart des ministres et le président Théodore Sindikubwako se sont
réfugiés il y a quelques jours à Gisenyi, une ville du nord-ouest fief
de l'élite hutu, ont déclaré des responsables de la Minuar.
Sindikubwako et ses ministres s'étaient installés dans un collège
désaffecté de Giratama après l'attentat qui a coûté la vie au président
Juvénal Habyarimana, le 6 avril. Cet attentat a déclenché des massacres
de membres de la minorité tutsie et de hutus proches de l'opposition,
entraînant une offensive du FPR qui assiège Kigali.
Des journalistes ont pu voir samedi à l'hôpital du Comité international
de la Croix-Rouge plusieurs soldats gouvernementaux présentant de
graves blessures reçues au pont de Nyabugogo, près de Gitarama.
Depuis le mois dernier, le FPR est parvenu à rendre précaire la
circulation des forces gouvernementale sur la route entre Kigali et
Gitarama. Les forces gouvernementales, les milices hutues qui les
soutiennent et les civils n'ont désormais plus d'autre choix que
d'emprunter des sentiers escarpés s'ils veulent quitter la capitale.
Certains experts militaires pensent que le FPR tentera de consolider
ses lignes de défense à l'ouest de Girarama s'il s'en empare et que,
contrôlant la moitié du pays après deux mois de combats, il sera prêt à
entamer des discussions de paix avec le gouvernement.
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Reprise des évacuations?
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Une autre théorie voudrait que le FPR, bien qu'il ait déployé ses
14.000 hommes sur un vaste front, devra se maintenir en position
offensive parce qu'il n'est pas en mesure d'établir des positions
défensives.
De nombreux observateurs s'accordent à dire que le FPR ne cherche pas à
contrôler Kigali mais à paralyser le plus grand nombre possible de
soldats gouvernementaux et de membres de milices.
Ils envisagent peut-être de bombarder Kigali mais ils veulent en
laisser des parties au gouvernement afin de n'avoir pas à en assurer le
contrôle eux-mêmes
, dit un observateur militaire.
La minorité tutsie, à laquelle appartiennent de nombreux soldats du
FPR, est bien implantée dans le sud et l'est du pays de sorte qu'en
contrôlant ces régions, le FPR a tenté de sauver ceux qui n'avaient pas
encore succombé victimes des massacres.
Les Tutsis sont historiquement moins nombreux à l'ouest bien que des
témoins aient fait état de massacres dans des régions comme Gisenyi et
Cyangugu, à l'extrémité sud-ouest du Rwanda.
Les forces rebelles n'en ont pas moins lancé dimanche à l'aube de
violentes attaques sur plusieurs quartiers de Kigali où les tirs à
l'arme légère ont retenti pendant trois heures. Le FPR a ensuite
bombardé le centre de la ville pendant la plus grande partie de la
journée.
Les discussions en vue d'un cessez-le-feu entre délégations du FPR et
de l'armée gouvernementale reprennent lundi sous l'égide des Nations
unies mais le FPR a fait savoir qu'il ne mettrait pas fin aux
hostilités tant que les massacres n'auront pas pris fin en territoire
sous contrôle gouvernemental.
Des officiers de la Minuar ont exprimé l'espoir de reprendre lundi les
évacuations de civils bloqués de part et d'autre du front. Ces
évacuations ont été suspendues il y a 10 jours en raison d'une attaque
du FPR contre un convoi. /NCD
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