Fiche du document numéro 13614

Num
13614
Date
Mardi 24 mai 1994
Amj
Hms
12:42:00
Fichier
Taille
87024
Pages
2
Urlorg
Titre
Emissaire de l'ONU à Kigali, poursuite des combats
Cote
reutfr0020011106dq5o0105v
Source
Fonds d'archives
Type
Dépêche d'agence
Langue
FR
Citation
KIGALI, 24 mai, Reuter - L'émissaire de l'Onu Iqbal Riza, arrivé mardi
à Kigali, a entamé des entretiens en vue de mettre un terme à sept
semaines de massacres au Rwanda, où 500.000 personnes auraient péri
depuis début avril.

Des tirs d'artillerie se sont poursuivis dans la journée dans plusieurs
quartiers de la capitale où s'affrontent armée gouvernementale et
rebelles du Front patriotique du Rwanda (FPR).

Plusieurs pays, dont la France, ont demandé à la commission des droits
de l'homme de l'Onu, réunie d'urgence à Genève, le châtiment des
responsables des massacres et une action internationale pour mettre fin
aux affrontements.

Kofi Annan, secrétaire général adjoint de l'Onu chargé des opérations
de maintien de la paix, a dénoncé pour sa part l'apathie de la
communauté internationale et son manque de volonté politique.

Arrivé par avion en milieu de journée à Kigali, Iqbal Riza, émissaire
pakistanais de l'Onu qui venait de l'Ouganda voisin, a rencontré dans
l'après-midi le chef d'état-major de l'armée rwandaise, le général
Augustin Bizimungu, au ministère de la Défense.

Une trêve proclamée à l'occasion de sa visite semblait respectée dans
le quartier du ministère mais des tirs de mortier étaient entendus dans
d'autres parties de la ville.

Iqbal Riza a précisé qu'il entendait rencontrer, peut-être mercredi,
des dirigeants gouvernementaux repliés sur Gitarama, à 50 km au sud de
Kigali. Et si c'est nécessaire, j'irai aussi revoir le FPR, a-t-il
dit.

---
Réunion à Genève
---

Lundi, l'émissaire onusien s'était rendu au quartier général des
rebelles à Mulundi, dans le nord du Rwanda.

A Kigali, les tirs de la nuit et de mardi matin ont forcé 5.000 civils
à fuir la capitale.

A Genève, le nouveau commissaire de l'Onu aux droits de l'homme, Jose
Ayala Lasso, a souligné la nécessité de dépêcher sur place une équipe
d'observateurs internationaux chargés de prévenir de nouvelles
atrocités.

Pour lui, les responsables des massacres qui ont scandalisé la
conscience humaine (...) doivent savoir qu'ils seront personnellement
tenus responsables de leurs actes dès que les faits auront été
clairement établis
.

Tous les coupables doivent être punis, a assuré le président de
séance, le Néerlandais Peter van Wulfften Palthe.

La France a aussi réclamé des sanctions pénales contre les responsables
des atrocités.

La commission doit demander que les responsables des atrocités soient
identifiés et les avertir qu'ils seront jugés et punis
, a déclaré à
Paris Lucette Michaux-Chevry, ministre délégué à l'Action humanitaire
et aux Droits de l'Homme.

La semaine dernière, le Conseil de sécurité de l'Onu a autorisé le
déploiement de 5.500 casques bleus au Rwanda. Dans les colonnes du
Monde, Kofi Annan affirme n'avoir reçu aucune offre ferme. Seul son
propre pays, le Ghana, a accepté par écrit l'envoi d'un contingent de
700 hommes non équipés au Rwanda.

En Afrique du Sud, le président Nelson Mandela a déclaré dans son
premier discours de politique générale que son gouvernement envisageait
les moyens de contribuer à la paix en Angola et au Rwanda. /GK

(c) Reuters Limited 1994
Haut

fgtquery v.1.9, 9 février 2024