Fiche du document numéro 13540

Num
13540
Date
Mardi 17 mai 1994
Amj
Hms
19:17:00
Auteur
Fichier
Taille
88382
Pages
2
Urlorg
Titre
L'ONU approuve l'envoi de 5.500 casques bleus au Rwanda
Cote
reutfr0020011106dq5h00yua
Source
Fonds d'archives
Type
Dépêche d'agence
Langue
FR
Citation
NATIONS UNIES, 17 mai, Reuter - Le Conseil de sécurité de l'Onu a
autorisé mardi l'envoi de 5.500 casques bleus pour protéger les
Rwandais menacés par la guerre civile et a ordonné l'envoi immédiat de
500 soldats ghanéens à Kigali, la capitale.

La date du déploiement des Ghanéens reste cependant incertaine, de même
que la capacité des Etats africains à réunir et équiper la totalité du
contingent prévu.

L'objectif principal de cette force est de protéger les civils et les
membres des associations humanitaires par la mise en place de zones
humanitaires sûres
.

La résolution a été adoptée à l'unanimité des 15 membres du Conseil de
sécurité. Mais le Rwanda, qui siège cette année au Conseil, a voté
contre une partie du texte, qui impose également un embargo sur les
livraisons d'armes à ce pays.

Les casques bleus ne sont autorisés à faire usage de leurs armes que
pour se défendre. Mais le Conseil reconnaît dans sa résolution que
l'action peut être nécessaire contre ceux qui menacent les sites
protégés et les populations, les personnels de l'Onu et des
(associations) humanitaires
.

Le Conseil demande en outre un rapport d'enquête sur les atrocités
commises.

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Réticences américaines
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Sur les 2.500 soldats envoyés l'an dernier par l'Onu au Rwanda, seuls
quelque 400 hommes sont toujours stationnés dans le pays. La plupart
ont été retirés lorsque les violences ethniques entre Hutus et Tutsis
ont éclaté il y a dix semaines après l'assassinat du président Juvenal
Habyarimana, un Hutu.

Les Etats-Unis avaient initialement demandé que le Conseil de sécurité
prenne une nouvelle décision pour chaque phase du déploiement, ce qui
n'est pas le cas pour les autres opérations de maintien de la paix.
Washington y a finalement renoncé mais, à titre de compromis, la
résolution parle de réexamen en cas de nécessité.

Les ambassadeurs de Nouvelle-Zélande et du Nigeria, Colin Keating et
Ibrahim Gambari, ont critiqué la position américaine qui a notamment
retardé le vote de la résolution de plusieurs heures.

Nous ne sommes pas entièrement satisfaits avec la manière dans les
questions africaines qui viennent devant ce conseil tendent à être
traitées
, a dit Ibrahim Gambari.

Jérôme Bicamumpaka, le ministre des Affaires étrangères du gouvernement
à majorité hutue contesté par les rebelles tutsis, s'est rendu à New
York pour représenter le Rwanda à l'Onu.

Dans son discours au Conseil de sécurité, il a retracé l'histoire de
son pays en soulignant que les Tutsis ne se sont jamais pliés au
système démocratique et n'ont eu de cesse de rétablir leur séculaire
hégémonie tribale sur les Hutus.

Il a imputé aux Tutsis la responsabilité de l'attentat contre le
président Habyarimana, le 6 avril dernier. Il a également accusé
l'Ouganda d'avoir incité à la guerre civile dans son pays et la presse
d'avoir ignoré les atrocités commises par les rebelles du Front
patriotique du Rwanda (FPR). /DR

(c) Reuters Limited 1994
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