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NAIROBI, 16 mai, Reuter - Les combats et la faim frappent toujours le
Soudan, mais le monde, fatigué par l'une des plus longues guerres
d'Afrique, oublie la souffrance de milliers d'habitants, estiment des
membres de l'assistance humanitaire.
Après des semaines de dialogues intermittents à Nairobi, le
gouvernement de Khartoum et les rebelles de l'armée de libération du
Sud-Soudan devraient signer un accord permettant d'ouvrir des passages
à travers les lignes de front, apprend-on de sources autorisées. Mais
il n'est toujours pas question de cessez-le feu ou de réconciliation
politique.
Il nous faut faire des progrès dans ce domaine pour convaincre
l'Occident de continuer à s'intéresser au Soudan
explique Philip
O'Brien, membre de l'organisation humanitaire Operation lifeline Sudan.
En 1992, la Somalie est devenue prioritaire. Maintenant, c'est au tour
du Rwanda
ajoute-t-il.
Malgré la famine et la guerre, vieille de 11 ans, qui frappent des
milliers de Soudanais dans le sud du pays, O'Brien dit que deux
donneurs étrangers ont transféré leur aide initialement destinée au
Soudan vers les victimes de la guerre civile au Rwanda.
La sécheresse ne serait pas l'unique cause de la famine, selon les
bénévoles humanitaires. Les Soudanais fuient leurs maisons en raison
des combats pour s'établir dans des régions presque totalement
inaccessibles où l'aide humanitaire ne peut leur parvenir.
Malgré la poursuite des combats, les donneurs dépensent des millions de
dollars pour convoyer l'aide humanitaire.
Les associations humanitaires estiment que chaque avion qui achemine
l'aide du Programme alimentaire mondial des Nations unies (PAM) coûte
environ 900.000 dollars.
Les Nations unies et les Etats-Unis n'ont financé ces transports que
jusqu'à la mi-juin. /CIC
(c) Reuters Limited 1994