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Des violations « massives et systématiques » des droits de l'homme ont
fait plus de 2 000 victimes civiles depuis le début du conflit dans ce
pays, en octobre 1990, a affirmé lundi 8 mars, en présentant son
rapport, une commission internationale d'enquête qui s'est rendue au
mois de janvier au Rwanda où elle a notamment découvert deux charniers
(le Monde du 5 février).
Au cours d'une conférence de presse à Paris, M. Daniel Jacoby, président
de la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH), qui fait
partie de la commission avec quatre autres organisations non
gouvernementales, a souligné que le gouvernement rwandais était impliqué
« à un très haut niveau de responsabilité » dans ces exactions, mais a
également fait valoir que les troupes rebelles du Front patriotique
rwandais (FPR) ont « commis des excès extrêmement graves à l'égard des
populations civiles ».
Selon la commission d'enquête, « la responsabilité du président Juvenal
Habyarimana et de son entourage est lourdement engagée ». Le rapport
fait état de l'existence, dans l'entourage du président, d'un « cercle
d'une vingtaine de personnes qui organisent les massacres, les
affrontements avec l'opposition et les assassinats ».
Réagissant à la publication de ce rapport, la Belgique a rappelé en
consultation son ambassadeur au Rwanda lundi et a indiqué qu'elle
pourrait « réévaluer sa politique de coopération civile et militaire »
avec ce pays. L'ambassadeur du Rwanda à Bruxelles a été convoqué au
ministère des affaires étrangères. (AFP.)
