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Les dictateurs savent choisir leur lieu de résidence pour une vieillesse dorée. Les Latino-Américains s'installent en Floride tandis que leurs collègues asiatiques et surtout africains préfèrent la Côte d'Azur.
Tout autour de Nice, les villas luxueuses des ex-généraux, maréchaux, présidents pullulent et bénéficient d'une sécurité renforcée.
Duvalier, le boucher d'Haïti, surnommé « Bébé Doc », coule des jours heureux et l'on apprend que Mobutu vient de passer quarante-huit heures dans la région pour rendre visite à son dentiste. Les « ex » pourraient aisément fonder une amicale, question de se rappeler le bon temps où ils massacraient et volaient en toute impunité.
Au train où vont les choses, la France risque de se convertir en centre de retraite pour tortionnaires. Et non seulement les Mobutu et autres Duvalier auront pillé leur pays, détourné les crédits dits de « coopération » mais, en plus, ce sont nos impôts qui contribueront à payer les CRS et autres policiers postés afin d'assurer des nuits calmes aux assassins.
Pendant ce temps, Paris renforce son dispositif militaire dans plusieurs pays d'Afrique. Dernière destination : le Rwanda. .
Vendredi soir, le président Mitterrand déclarait : « Nous ne pouvons pas disperser les moyens de la France et envoyer des soldats faire la guerre et rétablir le droit partout par le monde. Il faut donc choisir selon l'urgence le lieu où il convient de le faire. » L'Afrique semble donc une « urgence » et rétablir le droit, par exemple au Rwanda, consiste à aider un dictateur aux abois contre une insurrection populaire.
Cette politique porte un nom : le colonialisme.
